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Stop aux idées reçues n° 4

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NON. Rassurez-vous : les plantes sont certes gourmandes en eau, mais 95% de l’eau absorbée est restituée par les plantes et retourne dans le cycle de l’eau !

Pour les plantes, l’eau a la même fonction que la circulation sanguine chez nous : elle assure le transport des éléments dans l’organisme. Mais la plante n’a pas un circuit fermé avec un cœur comme pompe. La pompe : c’est la plante elle-même, et elle doit absorber beaucoup d’eau pour fonctionner. Ce qui fait beaucoup d’eau qu’elle va devoir évacuer, transpirer. Eau qui va retourner dans les nuages pour des pluies futures. Ce phénomène est « colossal »… mais invisible.

Une petite fraction, soit 5% de l’eau absorbée, est utilisée pour fabriquer de la matière grâce à la photosynthèse. Une plante qui n’absorbe pas d’eau ne fabrique pas de matière. Les 95% d’eau absorbée restantes sont transpirées par les plantes au niveau des stomates. On appelle cela l’évapotranspiration.

Si on regarde le devenir des pertes en eau de l’irrigation : on constate qu’une partie va rejoindre le cycle de l’eau (évaporation, ruissellement, drainage) et une fraction va profiter à la biodiversité terrestre. Bonus pour celle-ci : l’irrigation s’accompagne d’une baisse de la température. En effet, l’eau d’irrigation est plus fraîche car prélevée dans le sous-sol. A ceci s’ajoute une baisse de la température provoquée par l’évaporation ou la transpiration (entropie de 2250 joules absorbés par gramme d'eau évaporé). Plus il y a de l’évaporation, plus la température baisse. Une parcelle irriguée est donc plus fraîche et, avec une végétation plus développée, plus accueillante pour le gibier et la biodiversité.

Toutes les plantes (prairies, forêts, champs,…) consomment de l’eau et pas uniquement les cultures irriguées. Cette eau provient soit de l’irrigation, soit des pluies.

Les plantes dites « sobres (en eau d’irrigation) » ont un système racinaire plus développé (plus profond ou plus ramifié) leur permettant de prélever plus efficacement l’eau dans le sol en l’asséchant. Quid sur les êtres vivants dans le sol ?

Les eaux de surface évaporent autant d’eau qu’une culture bien développée et bien alimentée en eau, et ceci toute l’année. L’évaporation est plus importante s’il fait chaud, lorsqu’il y a du vent ou si le volume d’eau est faible. A l’évaporation des eaux de surface s’ajoutent des pertes par infiltration.

L’évapotranspiration est colossale puisque représentant les 2/3 des précipitations. Mais dans beaucoup d’études, on se limite juste à quantifier la forme liquide. Ce qui amplifie considérablement l’impact de l’irrigation. On ne tient pas compte non plus que 95% de l’eau absorbée retourne dans le cycle de l’eau, mais sous la forme gazeuse.

Au niveau France, les prélèvements pour l’irrigation ne représentent que 0,6% des précipitations. Et si on retire les 95% qui retournent dans le cycle de l’eau, la consommation ne se situe plus qu’à 0,03%. C’est la faible quantité d’eau qui est détournée du cycle de l’eau pour assurer notre alimentation.  Si ce volume d’eau n’était pas prélevé dans notre pays, il le serait ailleurs puisqu’il faut nourrir la population.