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Stop aux idées reçues n° 8

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NON. Rassurez-vous : l’irrigation préserve l’environnement.
Et d’abord : les surfaces naturelles, savanes et forêts. L’irrigation, en augmentant et en sécurisant le rendement (récolte d’une production commercialisable même les années sèches) permet d’augmenter la production agricole sans augmenter le nombre de parcelles. Ce qui fait autant de surfaces qui peuvent être laissées à l’environnement.
L’irrigation, en retenant l’humidité dans le sol, au lieu de l’assécher comme le font les cultures sobres, maintient en vie et en activité la faune et la flore du sol.
Les pertes de l’enrouleur, montrées du doigt si on ne voit que la rentabilité du système, profitent aux insectes, au gibier et aux plantes compagnes des cultures. Eau perdue, mais pas pour tout le monde… mais c’est vrai qu’ils ne sont pas sur la liste des usagers de l’eau…
L’irrigation fait baisser la température et augmente l’humidité de l’air. Les couverts irrigués sont plus fournis, protègent plus de la chaleur et sont plus frais : des conditions bien agréables pour la faune de nos campagnes, surtout lors des épisodes de canicules.
Un « oasis de fraîcheur » au milieu d’un désert et sous un soleil de plomb.
Comme l’agriculture, la biodiversité est impactée par le changement climatique. Ne l’oublions pas !

En moyenne, les cultures irriguées sont 3 fois plus productives que les cultures non irriguées. Dans le monde, elles ne représentent que 20% des terres arables, mais fournissent 40% de la production.

L’orientation actuelle de l’Europe, et surtout de la France, est de s’imposer de fortes exigences environnementales, tendant vers un accroissement des surfaces environnementales (non productives) dans ces pays, mais une réduction de la production agricole, une perte de la compétitivité des exploitations et un report de l’approvisionnement sur le marché mondial : 41% de l’empreinte aquatique des Européens est déjà en dehors de l’Europe, et la France est virtuellement importatrice de 8,4 milliards de m3 d’eau par an.

Refuser de développer ses ressources en eau accentue encore les pertes de compétitivité et de rendement, et la dépendance extérieure.

A ceci s’ajoute l’intérêt de l’irrigation pour la préservation de la biodiversité terrestre :

  • Maintien des sols humides et donc l’activité des êtres vivants dans le sol, permettant son fonctionnement (dégradation de la matière organique, fourniture de nutriments pour les cultures qui vont servir à notre alimentation).
  • Protection du gibier et des insectes contre les fortes chaleurs grâce à un couvert plus dense, plus frais et plus humide.
  • Réduction des pertes d’azote, et donc du risque de pollution de l’eau ou de l’air.
  • Unique levier de l’agro-écologie.

A souligner l’importance de préserver la vie terrestre dans un contexte de changement climatique qui va fortement l’impacter, tout comme l’agriculture.

  • L’irrigation permet également de lutter contre le changement climatique :

- D’une part en stockant plus de carbone, puisque ce stockage est proportionnel au développement végétatif et au rendement.
- D’autre part en réduisant la demande de nouvelles terres agricoles pesant fortement sur la déforestation.

  • Les perspectives mondiales sont :

- Une augmentation de la demande de produits agricoles (augmentation de la population notamment en Afrique, nouveaux besoins des pays émergents en Asie et en Afrique, nouveaux produits agricoles pour remplacer les énergies fossiles).
- Une baisse de la production agricole mondiale (augmentation des besoins en eau, fortes sécheresses, nouveaux ravageurs).
- Des stocks mondiaux bas dans un souci économique.
- Une augmentation des prix des produits agricoles.

On assiste déjà à des flux migratoires et le GIEC annonce que la sécurité alimentaire sera affectée tout au long du siècle.

Dans les pays riches, il y a peu de risque sur l’environnement ou de pénurie alimentaire, tout comme sur la ressource en eau qui restera abondante. Par contre, se replier sur soi (« Us first », oublier les pays pauvres, s’approvisionner en eau virtuelle à l’extérieur, ne faire aucun effort pour adapter ses ressources à ses besoins) a pour effet d’augmenter la pression sur l’environnement dans les autres pays : surexploitation de masses d’eau, déforestation, pénurie alimentaire,…

Et se poser la question de l’impact de nos choix sur le devenir de la planète : sa biodiversité ? Le réchauffement climatique ?...